Vous êtes psychologue, vous travaillez auprès de celles et ceux souffrant dans leur corps et dans leurs pensées. Vous êtes analysant, citoyen, enseignant-chercheur, étudiant en psychologie. Vous avez entendu, parfois de manière assez vague, qu’un mouvement de protestation, de colère d’un bon nombre de psychologues s’exprime depuis près de deux ans. Le dispositif MonPsy vous a sans doute interrogé : le tarif, la prescription par un médecin, le nombre de séances, vous êtes chatouillé(e) par un agacement qui monte et vous vous sentez submergé(e) par tout l’empilement de mesures mises en place (chèque psy étudiant, plateforme pour les enfants ayant un trouble dit « TDN », Ecout’moi, Sésame dans les maisons de santé pluridisciplinaires etc.) et toutes les informations à leur sujet : vous avez peur d’en être déprimés. Et pourtant… Vous aimeriez en savoir davantage sur ce qui est le point commun de ces atteintes à la profession de psychologue. Vous le subodorez, l’enjeu c’est la paramédicalisation et la mise au pas des psychologues via l’uniformisation de leurs pratiques et de leurs formations.
La brochure des psychologues freudiens : « Psychologues, l’heure du choix – Analyse critique du rapport de l’académie nationale de médecine du 18 janvier 2022 »[1] est faite pour vous : vous y trouverez de façon claire et argumentée ce que les Psychologues freudiens défendent : l’autonomie de la profession, la pluralité des méthodes et des techniques et l’absence de tutelle par la médecine, le tout dans un souci éthique de la qualité respectueuse du service public et des consultations libérales.
Vous y lirez combien le rapport de l’Académie nationale de médecine est un pensum sur la nécessaire réorientation de l’offre en santé mentale et la non moins nécessaire réforme de la formation des psychologues, du point de vue de ses auteurs. Vous y verrez expliquée la manière dont ces vénérables membres de l’Académie de médecine se discréditent par le parti-pris de leurs propos, aveuglés qu’ils sont par leur allégeance à un credo, celui du tout-neuro dans la causalité des souffrances psychiques. Vous découvrirez l’idéologie dominante qui, sous couvert de scientificité, fait la promotion de l’évaluation de l’efficacité des psychothérapies par les plus récentes techniques de neuro-imagerie. Elle emprunte à l’art du management ses méthodes pour imposer un seul mode de psychothérapie. L’efficacité ou la qualité voulue n’est pas là où on le croit – pour le bien public – mais au service d’intérêts privés, de gestion des populations et au service de l’économie dans tous les sens du terme : économie sur le dos des patients et des psychologues sommés de faire de la réadaptation mentale low cost, et économie à développer grâce à l’éclosion de start-up innovantes dans le domaine des neurosciences et des applications numériques.
Dans cette brochure, les attaques à l’endroit de la profession de psychologue sont identifiées et leurs conséquences aussi bien. La méthodologie et son soubassement sont tranquillement analysés. Un peu d’humour s’infiltre parfois. Il n’en demeure pas moins que les Psychologues freudiens prennent avec sérieux le symptôme que constituent leur profession et la psychanalyse pour la start-up nation.
Cette brochure invite à ne pas céder au « ne rien en vouloir savoir ». Elle donne à lire et interpréter les orientations voulues par les instances décisionnelles du gouvernement, elle est un avertissement pour mieux nous aguerrir. Chaque psychologue (étudiant, enseignant, analysant etc.) est confronté à un choix qui demande du courage, car saisir ce que sont les tenants et aboutissants de la série de transformations imposées par les décideurs politiques à la profession de psychologue ne suffit pas. Le praticien est invité à faire un pas de plus qui concerne sa responsabilité propre lorsqu’il pratique : peut-il se laisser imposer une méthode qu’il n’a pas voulue, des techniques qui ne correspondent pas à son choix ?
Il s’agit bien d’un choix authentique, déterminé par la conception que chacun a de l’homme, un être parlant animé de désirs opaques versus une machine neuronale entièrement transparente à elle-même. Le débat est donc ouvert à l’ensemble de la société car c’est bien la liberté de penser et de parler librement qui est menacée.
[1] Brochure parue en septembre 2022
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