L’orientation psychanalytique a fait résonance pour moi sur les bancs de l’université, lorsque j’ai débuté ma licence de psychologie. Cette rencontre n'a fait qu'accentuer mon désir de poursuivre dans la voie que je m’étais choisie : celle des études de psychologie. Depuis, je suis étudiante et future diplômée d’un Master de psychopathologie clinique et psychanalytique.
J'ai découvert une orientation qui considère que le savoir se situe du côté du patient, et qui choisit donc de le laisser parler, de la manière la plus ouverte possible. Il n'est pas question de classification, de calculs statistiques, il n'y a aucun mode d’emploi prédéfini qui viendrait répondre de manière hermétique aux questions que se pose le patient.
Sur mes lieux de stage également, la surprise était au rendez-vous, et j’ai eu la chance de rencontrer une clinique du un par un. Pas question, dans la rencontre, de (ré)éduquer le patient pour que celui-ci vienne à entrer dans le monde commun et le sens commun. J’ai appris que c'est en se laissant enseigner par le patient, en le laissant parler, que l’on a chance de découvrir la cause de ses symptômes. À l’ère des classifications, des protocoles, de la généralisation des troubles, alors que le sujet disparaît sous les différents savoirs qui lui sont imposés, il m’est apparu primordial de me garder de comprendre trop vite.
L’orientation analytique que j’ai rencontrée, à la fois sur mes lieux de stage et à l’Université, m’a permis de me laisser surprendre par chacune des rencontres que j’ai faites en restant au plus près des dires des patients, et non pas en observant leurs comportements. J’ai découvert que l’inconscient est là, et qu’il surgit si nous savons lui laisser une place. Une écoute attentive aux petits signes : lapsus, actes manqués, permet d’en suivre la trace. Pour cela, il n’y a pas de notice. Cela peut parfois bousculer, mais a pour effet de garder vivant le rapport à la clinique et d’inviter sans cesse à la lecture, à la recherche, aux questionnements et aux partages d'expérience.
Chaque situation clinique est unique et singulière, j'ai pu en faire l'expérience lors de mes stages. Lorsque tout semble voler en éclats, il est précieux d'accueillir et de relever la manière dont le sujet tente d'ordonner le désordre de son monde, en soutenant les inventions et créations qui lui permettent de tenir.
L’orientation psychanalytique m’accompagne dans mes rencontres, sur mes lieux de stage et m'aide à manœuvrer dans le transfert. Elle me guide telle une lanterne qui permet d’éclairer des parts d’ombres, une boussole précieuse qui me pousse à être toujours au travail. Je crois au pouvoir de la parole et il me paraît essentiel de m’appuyer sur la psychanalyse pour continuer mon chemin dans la pratique et dans l’ajustement de mon positionnement.
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